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L’étoile polaire


mardi 1er novembre 2011

Polaris, alpha de la Petite Ourse, notre étoile polaire nord était appelée « Dubhe » par les Phéniciens (attention, Alpha de la Grande Ourse s’appelle aussi « Dubhe »), « Alrouk-kabah » (le guide) par les Arabes.
- Pour les Grecs, c’était « Cynosura » (allusion à un chien ) ; on lui connaît encore comme noms : Yilduz, Mismar, Navigatoria, Tramontana, Phoenice (allusion à sa nature circumpolaire), Polyarnaya, Stella Maris (l’étoile de la mer).

L’hémisphère sud n’a pas d’étoile polaire (le pôle céleste se trouve dans la constellation de l’Octant : il n’y a pas d’étoile d’éclat supérieur à la magnitude 3 à moins de 12° ; néanmoins on nomme « polaris australis » sigma de l’Octant, l’étoile visible à l’œil nu la plus proche du pôle.

Carte du ciel centrée sur le pôle Sud
Sigma de l’Octant

Alpha de la Petite Ourse (UMI), elle, offre depuis environ mille ans un repère étoilé au pôle nord céleste.

Le nom de « Alrouk-kabah » (le guide) donné par les Arabes comme les légendes amérindiennes mettant en scène des guerriers égarés sauvés par une jeune fille qui leur montra ce repère céleste, ne devrait guère logiquement dater de plus de 1000 ans.

Figures célestes circumpolaires chez les Navajos
(Amérique du Nord)
Figures célestes circumpolaires chez les Lakotas
(Amérique du Nord)


- Dans une légende arabe, l’étoile polaire représente un assassin condamné à l’immobilité dans le petit cercueil figuré par la Petite Ourse pour avoir tué un noble guerrier, Nash, ou un chevreau offert en sacrifice pour la mort de Nash (qui figure probablement l’ancienne étoile polaire, Kochab). Le cercueil de Nash est formé par les quatre étoiles qui forment le corps de la Grande Ourse (Merak, Dubbhe, Phekda et Megrez) ; les trois qui forment sa queue (Alioth, Mizar et Alkaïd) sont les trois filles de Nash ; elles tournent inlassablement autour du chevreau pour venger la mort de leur père. Cela devrait durer encore mille ans, jusqu’à ce que Polaris ne soit plus le repère du Nord. Tout ceci en raison de la précession des équinoxes.
- Mais depuis 3000 ans environ, la direction du Nord évolue devant la constellation de la Petite Ourse, laquelle était bien connue des navigateurs. C’est une constellation circumpolaire pour les latitudes tempérées de cet hémisphère.

Polaris se situe actuellement à 41’3’’ (en 2011) précisément du pôle nord céleste. Sur les poses photo circumpolaires, on peut apprécier ce décalage par le tout petit cercle tracé par son mouvement. Elle se trouvera le plus exactement en direction du nord en 2102 (selon Piero Bianucci ; selon Wikipedia : 2150), à 27’31’’ de celui-ci.

auteur : francois.bernier
L’étoile polaire au fil des millénaires
d’après un dessin de Camille Flammarion

C’est la précession des équinoxes qui fait que la direction des pôles célestes (prolongation de l’axe de rotation de la Terre) se décale lentement sur la voûte étoilée.
- La direction du pôle (axe de rotation de la Terre) décrit un grand cercle autour du pôle de l’écliptique (perpendiculaire au plan du même nom, celui de révolution de la Terre autour du soleil) en 25 765 ans. Au fil des millénaires, cette direction se matérialise –ou non- par différentes étoiles : l’étoile polaire fut, il y a 23 000 ans et sera dans 2 000 ans, gamma de Céphée ;
- elle fut Alpha Céphée il y a 21 000 ans et le sera dans 5 500 ans ;
- relativement proche de Deneb du Cygne il y a 18 000 ans et dans 8 000 ans,
- de Véga il y a 14 000 ans et dans 12 000 ans.
- Dans 14 000 ans ce sera Iota d’Hercule.
- La polaire fut encore Thuban (alpha du Dragon) vers 3 000 av JC, à l’époque de la fondation des empires de Chine et d’Egypte ;
- ce fut ensuite Kochab (bêta de la Petite Ourse) en 1000 av JC. A l’époque du Christ, il n’y avait pas d’étoile précisément polaire.

Mais, à un rythme bien plus lent encore, les étoiles se décalent aussi en raison de leur mouvement propre. Ce qui fait qu’à chaque cycle de précession, les étoiles polaires ne sont plus exactement à la même place qu’au cycle précédent.

Ne perdons pas le nord, revenons maintenant à notre Polaris d’aujourd’hui.
- C’est la seule étoile qui ne bouge pas dans le ciel (hormis le tout petit cercle de ses 40 et quelques minutes d’écart avec la direction du pôle, cet angle allant en se resserrant pour une centaine d’années encore) : toute la voûte céleste nous parait tourner autour d’elle, dans le sens inverse des aiguilles de la montre.
- Sa hauteur dans le ciel boréal est l’équivalent de la latitude terrestre : à 45° nord, elle est à 45° de hauteur dans le ciel, à 52° N (Paris), à 52° de hauteur dans le ciel, au pôle nord, elle est au zénith (90°), à l’équateur, elle est au raz de l’horizon.

Elle est la 42ème étoile du ciel par ordre de brillance.
- De magnitude 2 (1.95 exactement), elle permet d’estimer la pollution du ciel : si, par un ciel sans nuages, vous ne pouvez pas la voir, c’est que pollution atmosphérique et éclairages artificiels font vraiment perdre le nord !

- Du point de vue astrophysique, elle ne manque pas non plus d’intérêt : elle est variable, (c’est une céphéide) et c’est un système multiple, on lui a identifié deux compagnons. La principale est en fait une étoile super géante, de type F7, un peu plus chaude et bleue que notre soleil.
- Elle se situe à 431 (± 26) années de lumière et semble s’éloigner de 17 km/seconde, ce qui se traduit par un décalage de quelques 3 millièmes de seconde d’arc par an.

- Polaris sur Wikipedia , SIMBAD

Bon pied, bon œil
Bons cieux, bons yeux !

Sources : Sky Map Pro (logiciel), Etoile par étoile (Piero Bianucci), Wikipédia.



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