samedi 7 janvier 2012, par
- Deneb Algedi est l’étoile la plus brillante de la constellation du Capricorne bien qu’elle porte la lettre Delta (δ). Magnitude 2.8.
– Elle passe au méridien à la mi-nuit le 18 août à notre époque.
– Dans cette constellation, il y a Algedi (ou « Giedi » sur la carte ci-dessous), c’est-à-dire : l’enfant et, par déformation de Al Jady : la chèvre, les deux évoquant, un petit être qui grandit, grimpe, s’élève. Voir article Algiedi et Dabih
- Deneb Algedi se situe elle à l’extrémité Est de cette « grande bouche » à peu près à la même distance de sa voisine Nashira que ne l’est Giedi - (Algedi) de sa voisine Dabih mais dans un alignement perpendiculaire.
– C’est à 4° au Nord-Est de Deneb Algedi que fut localisée la planète Neptune, pour la première fois, le 25 septembre 1846, il y a 162 ans par l’astronome Johann Gottfried Galle de l’observatoire de Berlin, sur les conseils de Heinrich Louis d’Arrest, et sur la base des calculs d’Urbain Le Verrier (mais le jeune Adams en Angleterre avait aussi déjà fait ces calculs).
– La période de révolution de Neptune étant de 164 ans, c’est en 2011 que la planète s’est retrouvée pour la première fois depuis sa découverte, au même degré de longitude.
– Deneb Algiedi, Deneb Aldjedi, Scheddi, Scheddih ou Sheddi est la transcription par Ulug Beg de Al Dhanab al Jady , la queue de la Chèvre.
"Deneb" en arabe, c’est la “queue” ; plusieurs étoiles portent ce nom :
– Deneb, tout court, c’est celle du Cygne (Deneb el Adige) ;
– il y a aussi Denebola (ou Deneb Alett), la queue du Lion,
– Deneb Dulfim, la queue du Dauphin ;
– la Baleine, elle, a plusieurs queues : Deneb Kaitos est l’étoile β (beta) Ceti, Deneb Algenubi est un des noms donnés à η (eta) Ceti ; Deneb al’ Shemali, alias Deneb Kaitos Schemali est l’étoile ι (iota) Ceti ;
– Les étoiles ε (epsilon) et ζ (zeta) de l’Aigle portent le nom de Deneb el Okab : Australis (ζ Aquilae) et Borealis (ε Aquilae).
– Deneb Algedi est donc la queue de l’enfant ou la queue de la chèvre. Elle évoque le lubrique dieu Pan ! L’astérisme qu’elle forme avec Nashira, était aussi Al Sa’d al Nashirah, le “fortuné".
– C’est une étoile fascinante : à la fois double à occultation , binaire à éclipse, et variable, elle est difficile à classer.
– De couleur blanche, donc chaude, d’une température de surface de 7700° K, son type spectral est A5mF2 (IV) .
– Sa magnitude visuelle moyenne est 2.87 ; intrinsèquement, elle brille comme 8,5 soleils.
– Assez proche de nous, 38.6 +/- 0.4 années de lumière, elle semble se rapprocher, en vitesse radiale, de 6 km/seconde.
– Elle n’est pas seule : elle a un compagnon, qui l’éclipse chaque 1.023 jours, faisant varier sa magnitude de 2.81 à 3.05, soit un peu plus de 0.2 magnitude : cette variation d’éclat est la limite de ce qui peut s’apprécier à l’œil nu.
– Elle a aussi deux autres compagnons discrets, mesurés entre 1901 et 1910 (et pas depuis, semble t-il), de magnitudes 12,7 et 15.8.
– Le compagnon principal, en fin de vie, se vide de sa substance : un pont de matière relie les deux étoiles qui s’enlacent et se contournent en un jour, par chance, dans notre axe de visée, ce qui fait que nous les voyons s’éclipser mutuellement. Ce couple stellaire est du type algolide (comme Algol de Persée), mais ne répond pas tout à fait aux critères de la catégorie (sa courbe de lumière est plus complexe que le modèle).
– On la suppose donc en plus légèrement variable par elle-même, de type Delta Scuti ; ce sont des étoiles qui montrent plusieurs cycles de variation lesquels créent un rythme très complexe et donc une courbe de lumière assez aléatoire.
– On a d’abord pensé qu’elle appartenait à la séquence principale, fusionnant en son cœur de l’hydrogène en hélium, puis on l’a prise pour une géante, plus avant dans son évolution, consumant ses couches externes d’hydrogène, et on l’a finalement qualifiée de « sous-géante », phase intermédiaire entre les deux précitées.
– On la suppose aujourd’hui dans les derniers temps de sa jeunesse (notre soleil n’en n’est lui, qu’à la moitié). Ce jugement est fondé sur le fait qu’elle est parmi les plus brillantes des “étoiles métalliques de type A” , des étoiles chaudes, dont le spectre révèle une abondance en métaux lourds et une déficience en calcium, entre autres.
– La présence du compagnon qui lui transfère sa matière enrichie explique un tel cas de figure : par un processus séparant les différents éléments chimiques, certains s’accroissent et d’autres diminuent notablement.
– Il en reste beaucoup à découvrir et à comprendre sur Deneb Algedi, la queue de l’enfant-chèvre, qui a été relativement peu étudiée. Voir Wikipedia, SIMBAD
– Ses coordonnées J 2000 : α = 21 h 47 m 02 s δ = -16° 07’ 38"
Sources : Sky Map Pro (logiciel) ; Etoile par étoile (livre Piero Bianucci éd. Bordas) ;
Sites : techno-science.net ; constellationsofwords.com
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